Identification | M. Saint-Onge, 49 ans |
Allergies | Aucune connue |
Maladies | Hypertension, hyperlipidémie, dépression |
Notes au dossier | Venlafaxine 150 mg DIE cessée après 1 mois, car aucune amélioration notée : remplacée par le citalopram |
Sommaire pharmacologique | ||||
Zestoretic 10 mg/12,5 mg (lisinopril/hydrochlorothiazide) | 1 co. DIE | |||
Crestor 10 mg (rosuvastatine) | 1 co. DIE | |||
Celexa 20 mg (citalopram) | 1 co. DIE |
Mise en situation | ||||
Le patient passe à la pharmacie renouveler ses médicaments et demande à vous parler en privé.
Il vous confie : « Est-ce possible que mon antidépresseur me cause des problèmes sexuels?»
En consultant son profil pharmacologique, vous constatez qu’il prend du citalopram depuis 2 mois. |
Pour répondre à M. Saint-Onge, il faut tenter d’établir s’il y a un lien de causalité entre la prise de l’antidépresseur et les problèmes sexuels du patient. En effet, d’autres médicaments et certaines maladies peuvent aussi causer des troubles sexuels.
Parmi les éléments suivants, lequel n’est pas connu pour causer des problèmes sexuels?
Identification | M. Saint-Onge, 49 ans |
Allergies | Aucune connue |
Maladies | Hypertension, hyperlipidémie, dépression |
Notes au dossier | Venlafaxine 150 mg DIE cessée après 1 mois, car aucune amélioration notée : remplacée par le citalopram |
Sommaire pharmacologique | ||||
Zestoretic 10 mg/12,5 mg (lisinopril/hydrochlorothiazide) | 1 co. DIE | |||
Crestor 10 mg (rosuvastatine) | 1 co. DIE | |||
Celexa 20 mg (citalopram) | 1 co. DIE |
Mise en situation | ||||
Le patient passe à la pharmacie renouveler ses médicaments et demande à vous parler en privé.
Il vous confie : « Est-ce possible que mon antidépresseur me cause des problèmes sexuels?»
En consultant son profil pharmacologique, vous constatez qu’il prend du citalopram depuis 2 mois. |
Pour répondre à M. Saint-Onge, il faut tenter d’établir s’il y a un lien de causalité entre la prise de l’antidépresseur et les problèmes sexuels du patient. En effet, d’autres médicaments et certaines maladies peuvent aussi causer des troubles sexuels.
Parmi les éléments suivants, lequel n’est pas connu pour causer des problèmes sexuels?
Pendant votre discussion, M. Saint-Onge vous fait les confidences suivantes :
« Avant que j'entreprenne mon traitement, ma vie sexuelle était évidemment plutôt à plat, mais j'ai l'impression que c'est pire depuis que j'ai commencé le citalopram.
Pourtant, je vais beaucoup mieux; j'ai même recommencé à faire certaines de mes activités.
À part ça, je n’ai pas de problème avec ce médicament contrairement à l’autre que j’ai pris au début qui me donnait tellement mal au coeur. Je ne comprends pas pourquoi ma libido ne s’est pas améliorée même si je vais mieux!»
Il vous demande votre avis car il veut en parler avec son médecin lors de son rendez-vous dans quelques jours.
Que recommanderiez-vous pour ce patient?
Lorsqu’un patient rapporte ce qu’il croit être un effet indésirable d’un médicament, la nature de l’effet indésirable et le moment d’apparition par rapport à l’instauration du traitement sont essentiels pour établir un lien de causalité.
Les antidépresseurs, particulièrement les ISRS, peuvent causer divers problèmes sexuels :
Dans la plupart des cas, il faut diriger le patient vers le médecin car, en plus des médicaments, il existe plusieurs autres causes possibles de troubles sexuels, autant physiologiques que psychologiques ou circonstancielles, qu’il faut examiner.
Autres causes possibles de dysfonctions sexuelles :
Pour établir un lien possible de causalité, il faut donc vérifier si les problèmes sexuels étaient déjà présents avant la dépression ou avant l’instauration de l’antidépresseur.
Plusieurs stratégies sont possibles lorsqu’on constate un trouble sexuel causé par un antidépresseur :
Cette option est parfois efficace, mais elle demeure délicate si le patient va bien (dans ses autres sphères) avec la dose actuelle de son médicament. Si la dose est réduite, il faut surveiller le patient étroitement pour déceler rapidement un retour des symptômes de dépression.
Changer d’antidépresseur pourrait entraîner le retour de symptômes de dépression. On ne devrait donc envisager cette option que si le traitement est peu efficace ou s’accompagne d’autres effets indésirables incommodants.
Si on décide de changer d’antidépresseur, on recommande d’opter pour la mirtazapine ou le bupropion, car ce sont les deux antidépresseurs qui causent le moins de troubles sexuels.
L’ajout de bupropion au traitement antidépresseur est une bonne option tant chez l’homme que chez la femme, car des études ont montré qu’en plus de contrer les effets négatifs des ISRS, il a des effets positifs sur plusieurs aspects de la sexualité (libido, excitation sexuelle, orgasmes).
Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5) sont une option lorsqu’un homme rapporte des problèmes érectiles. Ces médicaments n’auraient aucun effet sur la libido.
L'attente est rarement une option puisque les problèmes sexuels liés aux ISRS n'ont pas tendance à disparaître avec le temps. De plus, il est peu probable qu'elle sera une option acceptable pour un patient qui cherche une solution.
Idéalement, il faut discuter dès l’instauration du traitement de l’impact possible de la dépression et du traitement antidépresseur sur la sexualité afin que le patient soit ensuite à l’aise d’aborder le sujet si un problème survient.
Le pharmacien doit rassurer ses patients qui souffrent de troubles sexuels liés à la prise d’un antidépresseur : il existe des stratégies efficaces de prise en charge selon la nature du trouble rapporté.
Références :