Cas patient

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Dossier patient

Identification M. O’Rourke 71 ans
Allergies Aucune connue
Maladies SCA avec pose de tuteur
Notes au dossier

 

Sommaire pharmacologique

Ramipril 5 mg

(Altace)

1 co. BID

Métoprolol 50 mg

(Lopresor)

1 co. BID

Ticagrelor 90 mg

(Brilinta)

1 co. BID

AAS 81 mg  

1 co. DIE

Rosuvastatine 10 mg

(Crestor)

1 co. DIE

Esomeprazole 40 mg 

(Nexium)

1 co. DIE
Mise en situation

Cinq mois après la pose du tuteur, le patient doit se faire poser un implant dentaire, ce qui nécessite l’extraction d’une dent naturelle. 

Étape 1

Typiquement, faut-il cesser le ticagrelor et (ou) l’AAS avant une extraction dentaire ou la pose d’un implant dentaire?

Si le tuteur est médicamenté, il faut cesser l’AAS 7 jours avant la procédure dentaire, mais poursuivre le ticagrélor
Si le tuteur est métallique, il faut cesser le ticagrélor 5 à 7 jours avant la procédure, mais poursuivre l’AAS
On peut habituellement poursuivre la bithérapie antiplaquettaire dans ce type de procédure
Il faut cesser les deux antiplaquettaires 5 à 7 jours avant la procédure

Module : Traitement antiplaquettaire > Cas : Cas 2

Dossier patient

Identification M. O’Rourke 71 ans
Allergies Aucune connue
Maladies SCA avec pose de tuteur
Notes au dossier

 

Sommaire pharmacologique

Ramipril 5 mg

(Altace)

1 co. BID

Métoprolol 50 mg

(Lopresor)

1 co. BID

Ticagrelor 90 mg

(Brilinta)

1 co. BID

AAS 81 mg  

1 co. DIE

Rosuvastatine 10 mg

(Crestor)

1 co. DIE

Esomeprazole 40 mg 

(Nexium)

1 co. DIE
Mise en situation

Cinq mois après la pose du tuteur, le patient doit se faire poser un implant dentaire, ce qui nécessite l’extraction d’une dent naturelle. 

 

Étape 1

Typiquement, faut-il cesser le ticagrelor et (ou) l’AAS avant une extraction dentaire ou la pose d’un implant dentaire?

 

Si le tuteur est médicamenté, il faut cesser l’AAS 7 jours avant la procédure dentaire, mais poursuivre le ticagrélor
Si le tuteur est métallique, il faut cesser le ticagrélor 5 à 7 jours avant la procédure, mais poursuivre l’AAS
On peut habituellement poursuivre la bithérapie antiplaquettaire dans ce type de procédure
Il faut cesser les deux antiplaquettaires 5 à 7 jours avant la procédure

 

Étape 2

Un an après la pose des tuteurs, le patient se présente à la pharmacie pour renouveler ses médicaments, mais ceux-ci ne sont plus renouvelables. Il a tenté d’avoir un rendez-vous avec son médecin, mais il n’a pas pu appeler à la date prévue. Lorsqu’il a appelé quelques jours plus tard, tous les rendez-vous avaient été attribués. Les prochaines dates sortiront dans 3 semaines pour des rendez-vous dans 2 mois. Vous lui offrez donc de renouveler ses médicaments pour 3 mois.

 

Devriez-vous prolonger l’AAS et (ou) le ticagrélor pour 3 mois?  

 

Je peux prolonger la bithérapie pour 3 mois, jusqu’à ce que le patient puisse parler à son médecin, car on recommande maintenant de la poursuivre pendant 2 ans supplémentaires (pour un total de 3 ans).
Je peux prolonger l’AAS puisqu’il doit être poursuivi à vie, mais j’ai besoin de parler au médecin pour discuter de la poursuite du ticagrelor car je ne connais pas le risque de saignement de mon patient.
Je peux prolonger l’AAS puisqu’il doit être poursuivi à vie, mais je ne dois pas prolonger le ticagrelor puisque les 12 mois de traitement post SCA sont terminés.

 

Messages clés

Cessation temporaire des antiplaquettaires en vue d’une procédure médicale

 

La décision de cesser le traitement antiplaquettaire doit tenir compte du risque de saignement pendant la procédure. Lors de procédures où le risque de saignement est très faible, on peut généralement poursuivre la bithérapie, peu importe le type de tuteur.

 

Comme on poursuit la bithérapie, le délai entre la pose du tuteur et la procédure n’est pas un critère déterminant, mais on attendra typiquement au moins un mois avec un tuteur métallique ou trois mois avec un tuteur médicamenté, comme on le ferait pour une intervention non cardiaque élective ayant un risque de saignement plus important.

 
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Source : Guide sur la fibrillation auriculaire, MAJ 2016, SCC
 

Si l’intervention prévue nécessite de cesser le traitement antiplaquettaire, le moment de l’interruption varie selon le médicament.

 

Interruption temporaire de la bithérapie antiplaquettaire en prévision

d’une procédure médicale non cardiaque élective

 

AAS

clopidogrel

prasugrel

ticagrelor

Moment de l’interruption temporaire

Si possible ne pas cesser

5 à 7 jours avant l’intervention

7 à 10 jours avant l’intervention

5 à 7 jours avant l’intervention

 

Dans quelles circonstances recommande-t-on de poursuivre la bithérapie antiplaquettaire au-delà des 12 mois initiaux?

 

La décision de poursuivre la bithérapie plus longtemps repose principalement sur le risque de saignement du patient.

  • Si le risque est élevé, on cesse l’inhibiteur du P2Y12 et on poursuit seulement l’AAS
  • Si le risque est faible, on peut envisager de poursuivre la bithérapie si elle a été bien tolérée

 

La présence de l’un ou l’autre des facteurs suivants confère un risque élevé de saignement et peut donc justifier la cessation de l’inhibiteur du P2Y12 à la fin des 12 mois :

 

Facteurs associés à un risque accru de saignement :

  • Besoin d’un anticoagulant oral en plus de la bithérapie antiplaquettaire
  • Âge plus avancé (plus de 75 ans)
  • Santé fragile
  • Anémie avec hémoglobine < 110 g/dl
  • Insuffisance rénale chronique (clCr < 40 ml/min)
  • Poids < 60 kg
  • Antécédents de saignements ayant nécessité une hospitalisation au cours des 12 mois précédents
  • Antécédents d’AVC ou d’hémorragie intracrânienne
  • Utilisation chronique d’AINS ou de prednisone
 

Pendant combien de temps poursuit-on la bithérapie? 

En l’absence de facteurs de risque de saignement, la Société canadienne de cardiologie recommande de poursuivre la bithérapie antiplaquettaire pendant deux années supplémentaires (traitement total de 3 ans).

 

À quelle dose poursuit-on la bithérapie?

  • La dose de ticagrelor est habituellement réduite à 60 mg BID.
  • Le clopidogrel est poursuivi à la même dose (75 mg DIE).
  • Le traitement par l’AAS se poursuit à la même dose (81 mg DIE), à vie.

 

Pour le prasugrel, les recommandations sont moins claires : le médecin pourra décider de poursuivre à 10 mg DIE ou de réduire à 5 mg DIE.

 
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Références :

 

Mehta et al. 2018 Canadian Cardiovascular Society/Canadian Association of Interventional Cardiology focused update of the Guidelines for the use of antiplatelet therapy, Canadian Journal of Cardiology, vol 34 (3) 214-233, march 2018

 

Société canadienne de cardiologie, Guide de poche sur la fibrillation auriculaire, mise à jour 2016, https://www.ccs.ca/images/Guidelines/PocketGuides_EN/AF_Gui_2016_PG_FR.pdf (consulté le 10 décembre 2018)